3 Billboards, les panneaux de la vengeance
USA, 2017, 1h56.
Réalisation et scénario : Martin McDonagh.
Compositeur : Carter Burwell.
Interprétation : Frances McDormand (Mildred), Woody Harrelson (Willougby), Sam Rockwell (Dixon), Peter Dinklage (James).
Le réalisateur
Martin McDonagh, né en 1970, est anglais et irlandais. C’est avant tout un homme de théâtre puisqu’il a écrit 11 pièces entre 1996 et 2015. Son premier court métrage Six shooters (2006) a obtenu un oscar. Suivront trois longs métrages : Bons baisers de Bruges (2008) et 7 psychopathes (2012
Résumé :
Furieuse que l’enquête sur la mort de sa fille n’avance pas, Mildred fait poser à l’entrée de sa ville trois panneaux publicitaires demandant des comptes à la police. Cet affichage va mettre le village sens dessus dessous.
Ce que j’ai envie d’en dire
Ce film réalisé par un Irlandais est une peinture extrêmement originale d’une petite ville du Midwest américain. On ne peut dire si c’est un polar, un mélo, un western ou une comédie.
De même, quand une scène commence on ne peut prévoir où elle va et comment elle va finir, le réalisateur nous entraînant toujours là où on ne l’attend pas. C’est sur ce double registre qu’est bâti l’ensemble du film et c’est ce qui en fait son souffle porté par des personnages, tous complexes. Le spectateur est sans cesse déstabilisé.
En premier lieu Mildred interprétée par l’éblouissante Frances Mac Dormand, est une forte femme, butée, que sa souffrance semble rendre indestructible mais qui cache une culpabilité sourde depuis la mort de sa fille à laquelle elle avait refusé de prêter sa voiture la nuit où elle a été assassinée. Mildred s’attaque d’abord au chef de la police locale, Willoughby. Présenté comme un opportuniste recherchant surtout la tranquillité, il apparaît ensuite, atteint d’un cancer en phase terminale, comme plein d’humanité et de professionnalisme.
Le troisième personnage déterminant est le flic Dixon, petite brute raciste et stupide, qui ne connaît que la force brutale. Avec lui aussi, nous ne sommes pas au bout de nos surprises et sa réconciliation finale avec Mildred est tout à fait inattendue.
Le réalisateur insiste beaucoup sur la musique western qui convient parfaitement à la petite ville du Missouri où se passe l’action mais on entend aussi ‘Last roses of summer’, une balade irlandaise qui rappelle les origines du metteur en scène.
Françoise Brun
Février 2018