Roubaix, une lumière

Film Français dirigé par Arnaud Desplechin, présenté dans la sélection officielle du festival de Cannes 2019. Ce film emprunte largement à un documentaire « Roubaix, commisssariat central.
Affaires courantes » réalisé par Mosco Boucault et diffusé sur Arte en 2008.
Durée : 119 min.

Distribution : Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier, Antoine Reinartz.

Le film :
Un soir de Noêl, à Roubaix, le patron du commissariat, Daoud, interprété par Roschdy Zem et un jeune lieutenant nouvellement nommé, Louis, patrouillent en voiture dans la ville dans laquelle le commissaire vit depuis l’enfance.
Une affaire de meurtre dans une « courée » sombre de la ville va les réunir autour de l’enquête qui met rapidement en évidence la possible implication de deux jeunes voisines.
Claude et Marie vivent ensemble, elles sont sans ressource, alcooliques et toxicomanes. Claude a un jeune fils qui vit en foyer. Elles sont placées en garde à vue et interrogées.

Un documentaire "mis en fiction"
Ce film, documentaire « mis en fiction », devient un polar social dramatique et un film d’enquête sans perdre l’intensité de l’œuvre documentaire initiale que Arnaud Deplechin cite au générique.
Roubaix, ville dans laquelle le réalisateur et né en 1960 et dans laquelle il a déjà situé plusieurs de ses films (« Un conte de Noël » et « Trois souvenirs de ma jeunesse »), est le cœur du film. Un cœur sombre, à l’abandon et presque désespéré, une ville qui souffre, devenue l’ombre de la cité industrielle et attirante qu’elle a été.

La lumière évoquée dans le titre vient des personnages, de ce qu’ils savent mobiliser d’énergie dans les rapports humains et dans les tâches qui leur incombent.
L’émotion est intense et on est capté de bout en bout par l’intensité dramatique.
Les scènes d’interrogatoire, de confrontation et de reconstitution sont stupéfiantes.
Les acteurs réellement remarquables servent des personnages cernés par la misère mais dont la liberté sait se réaffirmer.

Un film puissant, à voir vraiment…

Arlette Rousset